06/01/2008
T'EN VEUX, DU GORE?
Ben, si t'es encore dans l'esprit de Noël (et pas Nowel!!!), ou dans les joyeuses résolutions du nouvel an, vaut peut-être mieux pas!
Je vais de ce pas te raconter tout koitèskicépacé depuis le 29 octobre (veille de la naissance de "Boufchidor"!)... et... hum... euh... comment dire?... C'est un peu gore, parfois...
Donc, le 29 octobre, je rentre à l'hosto pour pondre (puisqu'ils veulent ab-so-lu-ment le faire sortir avant le 1er novembre), et je note tout (ou presque) dans mon petit carnet:
"Jour 1: Je rentre avec mes bagages, seule comme une grande (je fais ma star!)... On m'installe, me monitore et hop! 3 magnifiques contractions qui se suivent en 30 minutes... on enlève le monito: plus de contractions. Les 2 terreurs sont passées me faire un bisou (et jouer avec la télécommande du lit, trop fun!). Ce soir, on va me coller un ballonnet dans la zone sensible, histoire d'activer le boulot...
Au menu? Soupe de légumes, endives béchamel, pommes de terre vapeur, pain, fromage et flan caramel! C'est du vice, je sais... je me suis goinfrée!
Ben voilà: 2ème monitoring après pose d'un ballonnet rempli de flotte (80cc!): c'est pas agréable, c'est clair! J'ai mal! Et je dois attendre...
Jour 2: douleurs bizarres toute la nuit et une voisine avec laquelle on se pourrit mutuellement la vie (et on en est désolées): elle parce-que son oeuf veut sortir à 5 mois, qu'elle a des contractions, qu'elle perd du sang et qu'elle doit sonner la sage-femme en pleine nuit, moi, parce-qu'avec mes ronflements, elle ne risque pas de dormir beaucoup!
7h30: petit-déjeûner englouti. En même temps, je l'attendais depuis 4 heures du mat'. J'attends qu'on me réexamine! Mais ce ballon, là, c'est pas cool: je ne ressens plus ma vessie...
9h: on me pose une "compresse" imprégnée de prostaglandine (même que j'ai fait vérifier la provenance!) et c'est parti pour 2 heures de monito... SAUF que le truc est trop efficace: méga contraction et le coeur du bébé qui s'arrête... oups. Gros stress chez le sage-femme et l'interne, même s'ils gardent un air bien cool et une voix toute calme et posée pour me dire que le bébé "fait des bêtises", même que je suis pas idiote (enfin, pas trop...) et que quand on me prend le pouls en surveillant le monito et qu'on dit "c'est le rythme de la maman...", je comprends; d'ailleurs, j'attrappe mon portable (je sais, c'est interdit dans les hostos, mais tout le monde se balade dans les couloirs avec un de ces trucs greffés à l'oreille!) et je préviens ChériChéri qu'il va pouvoir venir bientôt. Bref, le sage-femme m'enlève la "compresse" en urgence (version speeeed!) 30' après la pose et appelle l'obstétricien de garde... Dire que c'est un produit qui ne "marche pas à tous les coups"! Pourquoi je serais étonnée!?!?!
J'ai droit à un monito en direct live (on ne me laisse pas seule), un examen (chuis à 4...)... je vais descendre au bloc bientôt, être préparée et avoir ma péridurale (tant mieux, parce-que les contractions sont de plus en plus fréquentes et douloureuses!)... et peut-être une césarienne ("mmh...mmh", réponds-je, le nez dans le masque à oxygène), mais "il ne faut pas que je m'inquiète, tout va bien se passer"...; j'appelle ChériChéri à 10 heures: mon père et les enfants viennent juste d'arriver pour préparer le berceau, ils font ça rapidos et il vient; les minutes défilent, les contractions deviennent plus violentes, malgré l'oxygène et la respiration "spéciale"... Le sage-femme vient m'examiner et ressort pour appeler l'obstétricien... Je sens que ça bouge, là, en bas, et je bipe le sage-femme. "Ca pousse... fort...". "Ok! On n'attend pas le fauteuil, on descend avec le lit!". Juste le temps de m'agripper à mon sac à main (je suis une fille, même quand j'agonise, je m'accroche à mon sac!... enfin, surtout que sur le moment, j'ai pensé "mon appareil photo, mes clefs, mes papiers, mon téléphone... éteint... merde, où sont les fringues pour le bébé?... le foulard... si je le laisse, je le retrouverai pas!"... je suis parano, j'y peux rien!); dans l'ascenseur, ça pousse tout seul et super fort; je fais mes respirations en serrant mon sac contre moi et en le malaxant (ça détend pas trop, je confirme...), je suis en nage, j'ai l'impression qu'on va jamais arriver à temps. Une fois dans la salle d'accouchement, on me demande de m'allonger sur la table; mais y'a un hic: j'ai des fourmis partout, je ne peux pas bouger un orteil! Sont obligés de m'aider à ramper du lit à la table d'accouchement! Ca faisait vraiment trop "Urgences"! Une personne qui m'enlève mon pantalon de pyjos et ma lolotte (ça devait gêner, je suppose...), une autre qui me plante une perf dans le bras gauche (glucose), le sage-femme qui me tient la main (dommage pour lui!): je sais même pas combien y'a de people dans la pièce, tellement je suis à l'ouest! Tout ce que je sais, tout ce qui me fait flipper, c'est que je n'ai ni mon mari, ni la péridurale!!! Et je ne pense qu'à ça! Je me rappelle vaguement qu'une sage-femme, à l'autre bout de moi, me demande "d'arrêter de pousser sinon je vais me déchirer", que je lui réponds que "mééééé je ne pousse paaaas!", qu'elle dit "ça y est, la tête est dehors, poussez un peu pour l'épaule... c'est bien..." et une autre voix dit "regardez votre bébé qui sort!" (putain! c'est pas vrai, ça! Je veux pas les voir sortir! Deux fois qu'ils me font le coup! Je veux pas!)... puis "c'est un garçon!"... "cool..." 10h53: il est dehors, il respire, il ne gueule pas: comme ses frères, il se réserve pour plus tard! On me le colle sur le ventre, tout beurk. Je suis trempe comme si je sortais de la douche (y compris les cheveux!). Et je commence à trembler de la tête aux pieds et à avoir super froid (normal, je crois...); une nana embarque la Bête pour la pesée; on me donne une couverture (je claque des dents) et ChériChéri finit par arriver! Me sens mieux, là... Au bout d'un moment, on me ramène le baby tout nu (ben oui, ils m'ont pas laissé le temps de prendre ses fringues!) dans un berceau, sous une lampe chauffante. Il n'a toujours rien mangé, le pauvre!
Des trucs rigolos, là-dedans? Euh... un peu... On m'a félicité de n'avoir pas crié ("ah bon? y'a que moi qui ai entendu ma voix???), l'élève sage-femme, très curieuse, qui me demande ce qui est le plus douloureux, les contractions ou l'accouchement (vu la vitesse à laquelle il est sorti, je réponds: les contractions, parce-que ça dure plus longtemps!); les sage-femmes qui jouent à "devinez le poids du bébé"... (je vous entends!!!!); délirer un bon coup avec la sage-femme qui vous fait une anesthésie locale et qui vous recoud (elle me parle de l'accouchement de la salle d'à côté, je lui raconte le 3ème de ma grand-mère... )...
Au bout de 2 heures, on me monte dans ma chambre (2ème voyage en lit!), ChériChéri reste un peu, puis se casse, faut encore aller à la mairie, toussa toussa. Vers 15h30, la marraine (civile, j'insiste) des deux grands vient me voir (elle est calme, elle, elle peut venir!) avec mon cadeau d'anniversaire (qui fait office de cadeau de naissance puisqu'elle a bien compris, elle, que je ne voulais rien!!!): un appareil photo numérique (qui fait de jolis films, pour celles et ceux qui les ont vus...). En même temps, j'ai droit à la visite d'une infirmière qui vient m'examiner (heureusement qu'il n'y avait pas toute la famille!!!), m'appuyer gaiement sur le bide (aieuuu!) et qui repart un peu speed à mon goût... Bonne intuition: une interne débarque moins de deux minutes plus tard et me demande "Il y a des antécédents de maladies cardiaques, dans votre famille?"... "Euh... non..."... "Bon, c'est pas grave, hein, mais vous saignez beaucoup, et il y a des caillots; je vais vous donner des cachets pour provoquer des contractions de l'utérus..." et blablabla... Si tu veux tout savoir, ces cachets-là ne se prennent pas par la bouche... youpiiii... Y'a pas, je me sens vachement à l'aise...
Je te passe les visites "bonjour! je suis la sage-femme de jour...", "...de nuit...", "...l'interne de garde...", "... la puéricultrice...", "... élève-sage-femme...", "...élève-puéricultrice...", etc... Mes examens à chaque changement de service... La feuille de soin que tu es obligée de remplir (Mère. 22h30. Sein. Pipi: en clair, c'est moi qui ai écrit qu'à 22h30 j'avais donné un sein au bébé et qu'en lui changeant la couche, j'avais bien remarqué qu'il avait pissé) sinon, on le fait à ta place (SF. 0h30. Bébé pleure, Maman veut se débrouiller toute seule: en clair, j'étais crevée, j'avais mal partout, la sage-femme est venu me donner des cours de donnage de nichon... et j'ai été un peu sèche... polie mais ferme... genre "c'est bon, je vais y arriver toute seule, c'est mon troisième..."). Y'en a même une qui s'est pointée parce-que le bébé pleurait depuis plus de 5 minutes (au cas où tu me prendrais pour une mère indignissime, il était propre et alimenté et moi, crevée de chez crevée... non mais!), en pleine nuit et qui m'a collé le berceau contre le lit... Pour que je l'entende mieux??? Dès qu'elle a tourné les talons, j'ai dééééélicatement repoussé le berceau plus loin... Et puis quoi, encore? Mais le truc qui m'a très sérieusement pris la tête, c'était de ne pas arriver à faire repartir celles/ceux qui venaient pour examiner/peser/baigner/sonder(?) le bébé et qui ne voulaient pas entendre qu'il venait juste de s'endormir et que ce serait vachement sympa de ne pas le réveiller!!! Résultat, à un mois, il commence à peine à faire des "nuits" (6-7 heures de dodo d'affilée)! Je suis sûre que c'est leur faute!!! Seule celle qui a pratiqué le test d'audition a été zen et douce au point de ne pas le réveiller!
Faut donc aussi que je te parle des visites... Bon, mon ChériChéri, le 30, il est revenu nous voir en fin de journée, avec un paquet d'Etoiles aux pruneaux (gâââteaux!) et un de Kind*r M*xi: il est pas top, mon homme? La marraine des grands, no souçaille. Mes monstres, impressionnés et mon père, pressé de repartir. Mon grand-père paternel (l'autre, il aurait du mal à venir, il est... euh... mort... ça lui fait une bonne excuse, non?), discret et prévenant (si, si, bien élevé il est... même si parfois je râle!). Ma grand-mère paternelle... ah!... elle... Comment dire?... Elle n'était pas venue nous voir à l'hosto, Attila et moi, et ça tombait bien, parce-que sa visite pour la naissance de Témüjin, avec Tatie B. et cousin Y., m'avait laissé un souvenir terrifiant; je me disais naïvement que si je ne l'appelais pas (j'ai pas de téléphone, juste un portable, et je peux pas t'appeler avec, pas assez d'unités, je m'en sers que pour les sms...), elle ne viendrait pas... RATE!!! Elle est venue! Avec les deux mêmes... Et ils ont fait pa-reil! Le bébé venait de s'endormir, moi, je somnolais... Ils sont entrés sur la pointe des pieds et... la mamie s'est jetée sur le berceau et a commencé à le gigoter, en faisant des remarques du style "oh!! il a les yeux ouverts!"... moi: " mééénon! il dort!"... Mamie, qui fait comme si t'est-ce que j'avais rien dit, continue de gazouiller bruyamment en secouant le berceau... résultat: "ouinnnnnnnnnnn". Ma grand-mère se dit que c'est le moment de le sortir du berceau (ben voyons!) et d'aller se balader avec dans la chambre. Ensuite, comme elle a mal à une patte, elle se pose dans le fauteuil... puis finit par le refiler à ma tante qui me le repasse (ben oui: il pleure!). Je prends le gamin dans mes bras... et ma grand-mère, ni une ni deux, se fend, à l'adresse de ma tante, d'un "tu vois? c'est comme ça qu'on les élève mal! c'est dans les deux premières semaines qu'on leur donne de mauvaises habitudes!"... IL DORMAIT QUAND T'ES ARRIVEE!!!!! Finalement, le bébé pleure trop, ils décident de se casser! ... Et oui! 6 ans plus tard, le même film d'horreur!
Après, y'a eu les visites à la maison, mais ça, c'est facile: je gère méga bien! Le portail se ferme à clef!!! Et si on m'appelle, je me couche pour répondre au téléphone: infaillible! Teste, si tu veux! Dès que t'es allongé(e), tu chopes une voix de malade à l'agonie et si on t'en fait la remarque, tu réponds en traînant sur les mots "non... non... un peu fatiguée... j'ai une tension d'endive, c'est normal... faut juste que je dorme...". Cela dit, j'avais effectivement une tension d'endive bouillie, des douleurs par-tout, la dalle, le baby-blues... Heureusement, dans le lot, y'a des visites qui font plaisir, et comme n°3 est sorti pendant les vacances scolaires, les grands sont partis chez ma mère quelques jours et ChériChéri a pris son congé parental... Ce qui m'a sauvée de l'asile psy... où je vais bientôt finir, d'ailleurs... mais pour d'autres raisons...
La SUITE...
Oui... je découpe, un peu.. pour faciliter la lecture... tu pourras revenir plusieurs fois... hihihi...
Picture this: 4 semaines après Ze Evénement de l'année, je vais chez ma sage-femme libérale pour mon examen postnatal et là... elle m'apprend que le truc, là, qui me fait super mal, c'est pas normal! non, non, non! Ce sont des points résorbables qui ne se sont pas résorbés... que je dois me masser le périnée avec de l'huile (non, pas d'olive!) et que si ça ne marche pas, faudra que je retourne à l'hosto les faire enlever... Gulp... Je résume: mes points externes se barrent trop vite et les internes, pas assez... Elle est pas belle, la vie? Sans compter que j'ai 9 de tension (je te l'avais dit!) et que tout ça me colle le bourdon... Au point que je commence une cure de chocolat sous plein de formes différentes (gâteaux, crèmes, glace...), ce qui aboutit à des contractions (mais pas de l'utérus, ce coup-ci) trois jours plus tard et à des journée agitées, où je me tords de douleur, allongée sur le lit (parce-que je ne peux plus m'assoir... tu veux un dessin?)... Et vas-y que je chiale! Et que les gosses ne veulent pas comprendre que j'ai besoin d'un chouia de calme... et que je chiale encore plus... Heureusement, la perspective d'une visite tisanière me sort du fond de mon gouffre sans fin!!!
Et là, bizarrement, je me rends compte que je suis enfermée chez moi, coupée du monde: pas vu un magasin depuis des semaines (Al Campo, ça ne compte pas!), passe mes journées à bouffer, faire bouffer, dormir, chercher les gosses à l'école (c'est pas moi qui les y emmène, c'est déjà ça!), gueuler pour avoir la paix, chouiner, m'appitoyer sur mon sort... Et surtout, j'ai blogliné plein de sites de mères au foyer qui passent leurs journées à confectionner des petits plats, des trucs de décos, toussa toussa... L'horreur, quoi! (enfin, pour moi!)... JE VEUX PAS FINIR COMME CA!!!!!!
Et là, ben, ça fait deux mois... je commence à aller mieux: demain, les féroces retournent à l'école... Ce qui va encore me valoir des petits mots énervés de la maîtresse de Témüjin et des félicitations pour le comportement d'Attila (en pension! en pension!)... qui lui, va continuer allègrement à ne pas aller aux toilettes l'après midi: il préfère tout me laisser dans la couche... mmmmhhh! J'ai presque plus de peau sur les mains à force de les savonner, entre les couches du bébé, d'Attila et le reste de mes occupations... Mais, je vais gérer, je vais gérer, je vais gérer... J'ai plus qu'à aller chez le dentiste avec les mômes, faire vacciner le bébé, aller chez la sage-femme me faire rééduquer (héhé ;-)) ... et reprendre la piscine avec mes superbes palmes de noël, histoire de me rafermir tout ça!
Bon, ben voilà, j'espère que t'es pas trop dégoûté(e) de la vie: c'est bien, les enfants, si, si, faut en faire (enfin, maintenant, là, je passe la main... hein: j'arrête!) quand on en a envie et surtout pas si on le sent pas!!! Médite quand même cette petite maxime de ma cops P.: "les enfants, c'est comme les pets: on ne supporte que ceux que l'on fait!"...
22:50 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : blog, journaux personnels, maternité heureuse mon c**!, enfants chiants | | Facebook