Mes mecs et moi... et moi... et moi... et MOUAH???

bon, à la demande de Cadmos, une petite note sur les AMAP!

AMAP: Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne.

Pour celles/ceux qui ne supporteraient pas ma prose, allez voir là. Bon, ça ne concerne que le réseau Midi-Pyrénées... mais il y a des liens... non?

Pour les autres, viendez par ici, que je vous dise comment ça fonctionne au quotidien (ou hebdomadairement, plutôt, mais c'est pas joli à dire, tu trouves pas?).

Pour moi, ça a commencé par un article dans un journal (style: oh, regardez, ça existe!!!!) et une réunion d'information. Puis une deuxième. Et une troisième. Les intervenants étant des membres du réseau Alliance (non, c'est PAS une secte, pfff!) et des adhérents d'AMAP existantes, qui nous expliquaient que, non, il ne s'agit pas de faire des affaires, d'acheter "bio" à moins cher, ni de faire la charité à des agriculteurs en déroute. Et qu'on ne verrait pas José B., parce-que il n'a rien à voir le réseau! Que les choses soient claires!
Puis, au bout de 2-3 mois, on nous a dit que 2 agriculteurs étaient prêts à signer avec une association, dont un pour qui c'était urgent. Re-réunion. Et là, on demande un "comité de pilotage". A savoir, des personnes suffisamment motivées pour "monter" l'association et la lancer (pas trop loin, hein...). Il n'est pas encore question de bureau avec président et trésorier, mais de responsables de la liste d'attente, responsable de la distribution (eh, c'est moi, ça!), responsable des adhésions et de la collecte des chèques (trésorier, un peu, quoi!), coordinateur...
Ben, là, bizarrement, les gens regardent le plafond, leurs chaussures: les plus motivé(e)s se proposent pour les postes. Après la réunion, on échange nos coordonnées et on se fixe rendez-vous: il faut appeler tous les gens qui sont sur la liste fournie par le réseau des amap (des gens en liste d'attente ailleurs), les inviter à une ag, trouver une salle, contacter l'agriculteur, visiter la ferme, signer les contrats... Normalement, ça, ça prend deux trois mois... nous, on a dû faire ça en deux semaines!
En même temps, y'a qu'un mec dans le comité de pilotage--> on est TROP fortES!!!!!!!!
Bon, c'était pour te dire que ça ne roule pas tout seul.

Maintenant que chacun(e) a trouvé ses marques, ça va mieux, mais on a bien ramé!

Bon, on rame encore un peu, parfois, parce-que nos rendez-vous hebdomadaires ressemblent à des réunions du maquis! On a de la chance si on sait 2 jours avant où se tiendra la distribution: il y a pénurie de salles dans notre chère ville, et la mairie ne nous aime pas des masses....

Donc, quand même, on se retrouve (presque tous) tous le mardi, pendant 1h30 (temps de la distri, présence non obligatoire pendant toute la session, sauf pour les deux responsables de la distri du jour). On a encore un peu de mal, nous, à causer avec tout le monde, on est un groupe assez bobo (je trouve), mais ça s'améliore, ça aussi.
Les responsables du jour aident l'agriculteur à décharger les caisses de légumes (généralement, ceux qui sont déjà là aident aussi), accueillent les adhérents, les font émarger, les aident à peser (lorsqu'on doit peser), s'assurent que tout le monde est passé, contactent ceux qui ne sont pas venus, veillent au respect des lieux (surtout pour nous qui squattons à droite à gauche!), aident l'agriculteur à remballer ses caisses vides...

Les adhérents se servent dans les cageots au vu du tableau sur lequel sont inscrits les produits du jour et la quantité par "panier". Oui, parce-qu'on fonctionne en "paniers", que nous nous sommes, par contrat individuel, engagés à acheter (ils sont pré-payés, même). L'agriculteur, lui, s'est engagé à nous fournir des paniers d'une certaine valeur (il fait l'estimation lui-même), correspondant quand même à la quantité de légumes pour une famille de deux adultes et deux enfants (si on est moins nombreux, on peut acheter un demi panier). Il s'engage aussi à n'utiliser ni engrais ni pesticide de synthèse, même s'il ne demande pas la classification "bio" (qui est payante!). Si la récolte est perdue, pour cause d'intempérie, par exemple, nous pouvons tout aussi bien ne rien avoir pendant plusieurs semaines. Normalement, personne ne réclame, parce-qu'à la base, on a signé pour ça aussi: les aléas de l'agriculture!
Pour finir, je vais juste te dire que notre agiculteur se voit comme un "agriculteur de famille".
Et que les japonais, qui ont inventé le truc après la seconde guerre mondiale, appellent ça "avoir le visage du fermier dans l'assiette"

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